L'aquariophilie pour des aquariums modernes

Anémone de mer

(locution fém.)Sommaire :

Définition

Une anémone de mer est un corail au squelette mou dont la stature est maintenue par des spicules calcaires. Les principales anémones de mer pour aquarium sont destinées à la maintenance du poisson-clown via une relation de mutualisme. Les anémones de mer sont des coraux urticants. Elles sont parfois appelées orties de mer, en raison de la piqûre qu'elles peuvent infliger.

Une anémone de mer géante accueillant des poissons-clowns :
Une grande anémone de mer avec un poisson-clown
Une anémone de mer, comme cette grande Heteractis magnifica est sublime en aquarium, mais d'autres groupes d'anémones de mer comme l'Aiptasia ou Anemonia manjano sont considérées néfastes en aquarium récifal car leur mode de reproduction hermaphrodite leur autorise une expansion rapide, voir incontrôlée dans certains cas.

Explications

Leur classification regroupe les anémones de mer sous deux ordres taxonomiques, les actiniaires Actiniaria et les zoanthaires Zoanthidea (anémones coloniales), mais inclut aussi les cérianthes, appelées les "fleurs de mer". Tous ces coraux durs sont des prédateurs proches des méduses ressemblant peu ou prou à une fleur terrestre.

Découvrez comment les anémones de mer s'arrangent avec leurs algues symbiontes pour une alimentation de sauvegarde.

La classification d'une anémone de mer : animal ou végétal ?

La phylogénie, avec le nom d'Anémone De Mer, ou parfois Anémone Des Mers, bien qu'elle fasse référence commune aux fleurs terrestres du même nom, ne désigne pas un végétal mais bien un animal. Et que les Anémones de mer appartiennent au règne animal semble une évidence biologique aujourd'hui, ce n'était pourtant pas le cas jusqu'au 18ème siècle, période au cours de laquelle cette classification fut admise grâce aux travaux sur les hydres du biologiste suisse A. Trembley (1 700–1784).

Le 7 mai 2014, un nouvel ordre de créatures marines avec des tentacules atteignant plus de 2 mètres de long, a été séparé du groupe des anémones. Une créature en eau profonde, découverte en 2006 dans l'Est de l'océan Pacifique, que l'on croyait être la plus grande anémone de mer du monde, précédemment appelée Boloceroides daphneae, n'est plus admise comme une anémone.

Les chercheurs ont placé cet animal marin dans une nouvelle classification égale au rang carnivoria chez les mammifères ou crocodilia chez les reptiles, dans la sous-classe Hexacorallia, qui comprend les coraux durs, les anémones et les coraux noirs. Le nouveau nom de l'animal, qui vit à côté de sources hydrothermales, est Relicanthus daphneae.

La physiologie d'une anémone de mer

Les anémones de mer de l'ordre Actiniaria sont parmi les membres les plus divers et réussis des animaux de la sous-classe anthozoaire Hexacorallia, occupant des habitats marins benthiques à toutes les profondeurs et les latitudes. Comparé à d'autres membres de Anthozoa ou Hexacorallia, les actiniaires montrent une grande diversité dans l'anatomie du polype : arrangement de mésentère, variations de musculature, morphologie de la colonne, morphologie du tentacule...

Les actiniaires et zoanthaires affichent des stratégies d'histoire de la vie remarquable en diversité et s'engagent dans des symbioses, en relation mutualiste, avec des micro-organismes photosymbiotiques, mais encore avec des métazoaires, y compris les éponges, les crustacés et les poissons.

Les capacités hétérotrophes des anémones, leur permettant de vivre aux dépends d'autres organismes, ont contribué à leur transfert dans le domaine animal. Les anémones conservent toutefois leurs qualités autotrophes, grâce à leur faculté de synthétiser de la matière organique à partir d'éléments minéraux via la photosynthèse (entre autres procédés), les qualifiant littéralement d'Animaux-Fleurs.

Ces animaux, mêlant à la fois l'autotrophie et l'hétérotrophie, caractéristiques communes des coraux, sont couramment appelés Actinies. actinie signifie étymologiquement "qui rayonne", faisant ainsi allusion aux couronnes de tentacules. Dans le langage biologique courant, le préfixe "actino-", dont la racine grecque signifie "rayon", désigne fréquemment un rapport, soit avec les anémones de mer, soit avec les nageoires. Toute une terminologie est basée sur ce préfixe.

Description anatomique d'une anémone de mer :
Anatomie d'une anémone de mer
L'aspect visuel physique, l'anatomie, d'une anémone de mer est simplifié : elle a un "pied", dit "actinopode", une colonne surmontant ce pied et un disque oral, dont la bouche est nommée "actinostome", avec des tentacules.

Une anémone de mer est un polype sessile fixé (mais capable de bouger) au bas à la surface dessous par un pied adhésif, également appelé "disque basal", avec un corps en forme de colonne se terminant par un "disque oral".

La plupart des anémones de mer ont un diamètre de 1,8 à 3 cm, mais des anémones aussi petites que 4 mm ou aussi grandes que près de 2 m sont connues. Les anémones peuvent avoir de quelques dizaines à quelques centaines de tentacules.

D'un point de vue biologique, les anémones de mer sont des animaux très simples; celles des couches d'eau de faible profondeur sont photosynthétiques grâce à la présence de zooxanthelles, ou de simples algues dans leurs tissus.

L'anémone de mer Actinia equina est appelée communément anémone-tomate :
L'anémone-tomate Actinia equina est une anémone de mer du littoral européen
Que ce soit en mer Méditerranée ou en océan Atlantique, l'anémone de mer tomate, rouge, espèce Actinia equina, est facilement visible à faible profondeur, à moins de 30 mètres. Son maintien est dû à un hydrosquelette.

Les zooxanthelles fournissent la majeure partie de l'énergie nécessaire à la croissance de l'anémone de mer : on en conclut immédiatement que les anémones abritant des zooxanthelles ont besoin de lumière, c'est un animal photosynthétique.

Une anémone de mer est zoophage et s'alimente par opportunisme en capturant des proies de toutes natures (vivantes, mortes, en décomposition) lorsque celles-ci entrent en contact physique avec les tentacules.

Les anémones de mer sont des Cnidaires cosmopolites présents en milieu océanique, dans toutes les mers et océans du globe, depuis les bordures littorales jusqu'aux zones abyssales les plus profondes (10 000 mètres en fosse océanique), des latitudes Arctique à Antarctique. Leur zonation propre reste souvent mystérieuse, sans qu'aucun facteur physico-chimique ne vienne expliquer le positionnement d'une espèce précise.

Le cycle de vie complet d'une anémone en milieu océanique

Étonnamment et curieusement, peu de recherches au niveau mondial sont réalisées spécifiquement sur les anémones de mer, et encore moins sur les anémones à poissons-clowns. Le seul ouvrage scientifique récent couvrant la biologie des anémones est indisponible, non ré-édité et il est quasiment impossible de trouver un exemplaire à la vente.

De fait, il est ardu de trouver des informations détaillées sur le cycle de vie des anémones qui ressemble fortement à celui d'une méduse malgré leur forme flasque, molle et indolente faisant penser au poisson au corps gélatineux, le blobfish.

Toutefois, dans les grandes lignes, une anémone à poissons-clowns se reproduit de façon sexuée ou asexuée par clonage via une division, un bourgeonnement, ou encore une lacération du pied. Ce mode de propagation asexué des anémones a été observé seulement sur quelques espèces; c'est en extrapolant qu'on soupçonne toutes les grandes anémones de mer d'être susceptibles d'avoir cette capacité de clonage, tandis que la reproduction sexuée est avérée certaine pour toutes les espèces, de la plus petite à la plus grande.

Les anémones de mer sont des créatures sexuées, avec des individus mâles et femelles. Cette forme de reproduction se passe par sécrétion d'ovules et de sperme en même temps, lesquels se mélangent et se rencontrent dans une colonne d'eau en mouvement.

Un stade larvaire s'en suit (d'une durée inférieure à une semaine) et ces larves d'anémones dérivent au gré des courants, assimilées au plancton. Passé ce court délai, l'anémone en stade juvénile se fixe sur un substrat avec toutes ses fonctions en abritant déjà une population de zooxanthelles.

Toutefois, si on sait provoquer le frai d'une paire d'anémones, il semble encore peu possible de produire des quantités importantes d'anémones en aquaculture, encore moins en captivité dans un milieu fermé. Par ailleurs, la reproduction des anémones à clown est un phénomène (seulement ?) annuel, rendant cette technique longue et coûteuse.

Des anémones de mer à poissons-clowns sont susceptibles de vivre des années et des années dans la nature : on ne connaît pas leur espérance de vie mais elle s'apparente probablement à celle du corail, virtuellement infinie en l'absence de prédateurs ou conditions climatiques ravageuses.

Dans la nature, ce sont principalement les prédateurs d'anémones et le faible taux de survie des larves qui régulent leur nombre dans les océans. En l'absence de prédateurs, elles envahiraient et coloniseraient tout le milieu !

C'est la mésaventure qui peut arriver en milieu captif, comme cela se passe avec ces pestes de petites anémones comme les Aiptasia ou Anemonia manjano, une espèce envahissante. Le phénomène d'envahissement par manque de prédation a eu lieu avec Entacmaea quadricolor qui, depuis un seul individu et suite à une succession de divisions, crée une colonie de plusieurs dizaines d'anémones marines en quelques années.

Le cycle de vie d'une anémone de mer est proche de celui d'une scyphoméduse :
Cycle de vie d'une anémone de mer avec reproduction
Illustration du cycle de vie d'une anémone de mer avec le cycle de vie "type" d'un cnidaire (scyphoméduse Cassiopea), les Anthozoaires (c'est leur caractéristique) ayant "perdu" la phase pélagique de type méduse en cours d'évolution. Évidemment, un bel exemple aussi de tentacules est la pieuvre dont les bras reprennent la forme exacte de certains polypes.

La reproduction d'une anémone de mer

Les anémones de mer disposent de plusieurs modes de reproduction, à la fois de façon sexuée ou asexuée.

Les anémones hermaphrodites sont effectivement des individus mâles ou femelles et elles peuvent se reproduire en lâchant des gamètes mâles et/ou femelles dans une colonne d'eau au même instant (en explication très simplifiée, la synchronisation annuelle se fait en fonction de cycles lunaires) : le sperme fertilise les ovules, puis après quelques semaines, ce sont des anémones de mer juvéniles qui vont se fixer en un lieu après dérivation au gré des flots. Ce mode de reproduction ne nous intéresse guère en aquariophilie individuelle.

Exemple de reproduction d'une anémone par scissiparité :
Scissiparité d'une anémone
L'anémone de mer est capable de se diviser en deux : ce mode de reproduction par division est une scissiparité avec paratomie.

En aquarium récifal, on observe les diverses possibilités de multiplication asexuée. Dans les 3 cas connus, on parle de clonage, que cette augmentation de la population ait lieu par scissiparités, par division d'un individu en 2 individus distincts (scissure au niveau de la bouche) mais portant le même patrimoine génétique, ou encore par un phénomène de bourgeonnement, lorsque qu'un petit individu clone du parent apparaît en un point de l'anémone puis se sépare (un peu comme si un bourgeon d'un arbre venait à se détacher seul de la branche porteuse).

Dernier cas envisagé, mais improbable en aquarium, un clone provoqué par une entaille du pied pour une reproduction par lacération et dont la partie enlevée donnerait naissance à un nouvel individu; si cette technique est largement utilisée en botanique pour cloner les orchidées de type Phalaenopsis par exemple, elle semble extrêmement délicate à effectuer en aquarium, même par des professionnels.

Finalement, on ne connaît vraiment que deux anémones se reproduisant fréquemment en aquarium : Entacmaea quadricolor et Heteractis magnifica. En dehors de ces deux espèces qui sont les plus connues pour leurs facultés de scissiparités en captivité, vous n'avez que peu de chance d'observer le phénomène de scissiparité chez vous... Quant à une reproduction asexuée par bourgeonnement, les rares cas observés l'ont été avec des anémones du genre Stichodactyla.

La multiplication par prélèvement d'un morceau du pied est une supposition biologique jamais confirmée à ce jour sur ces grosses anémones à poissons-clowns.

La division par scissiparité intervient lorsque l'anémone se coupe en deux d'elle-même, créant ainsi deux individus strictement identiques. Le bourgeonnement intervient quand une petite partie de l'anémone (sous la forme d'une petite boule) se détache et crée un clone de l'individu parent. Si les conditions de maintenance sont favorables, des cas de division sont également connus pour Stichodactyla gigantea.

La naissance de nouveaux individus suite à un bourgeonnement a été observée très rarement avec Stichodactyla gigantea et Stichodactyla mertensii. La multiplication d'anémones à clown n'a jamais été constatée avec une entaille/lacération du pied (cas fréquent avec d'autres anémones comme les aiptasies) mais cela est supposé probable avec Entacmaea quadricolor.

Maintenir une anémone de mer en aquarium marin récifal

La maintenance d'une anémone de mer en aquarium requiert impérativement un aquarium récifal destiné à recevoir des coraux exigeants et délicats. Les actinies qui nous intéressent en aquarium se limitent aux zones des couches superficielles : elles sont toutes photosynthétiques.

En revanche, on ne les retrouve pas sur les platiers récifaux, exposés à des bouleversements trop rapides pour l'adaptabilité relativement lente de leur métabolisme (essentiellement en raison des osmorégulateurs cellulaires), ni dans les zones intertidales, quoiqu'il existe quelques exceptions dans ce domaine littoral.

Ces variations trop rapides du milieu environnemental amènent des lyses osmotiques létales. On comprend alors la finesse de l'introduction d'une anémone de mer dans un aquarium : la rapidité n'est pas conseillée !

Groupe de 70 anémones de mer en aquarium public (Muséum-Aquarium de Nancy) :
Groupe de 70 anémones Heteractis gigantea et Entacmaea quadricolor
Certaines espèces d'anémones de mer sont compatibles entre-elles mais les cas de bonne cohabitation sont rares.

Quelles anémones de mer hébergent quels poissons-clowns ?

C'est assez simple car il n'existe que 10 espèces d'anémones de mer accueillant des poissons-clowns dans les mers et océans : 29 espèces d'Amphiprion et 1 espèce de Premnas. À noter que la liste n'est pas exhaustive car de nombreux poissons-clowns acceptent et tolèrent facilement des anémones de substitution comme hôte. En aquarium récifal, les poissons-clowns s'associent parfois avec des coraux...

Il est malheureusement fréquent que les poissons-clowns issus d'élevage en captivité soient hésitants, voire refusent, à prendre une anémone de mer comme refuge, même si l'espèce de poisson-clown est présumée compatible avec l'espèce de l'anémone de mer proposée. Toutefois, 8 des 30 espèces de poissons-clowns ne prennent pour hôte qu'une seule et unique espèce d'anémone de mer.

Dès lors, ces 8 espèces de poissons-clowns sont moins enclines à utiliser un hôte de substitution différant de leur anémone de prédilection. À l'inverse, Amphiprion clarkii se satisfait de toutes les anémones de mer disponibles et de bien d'autres hôtes. D'ailleurs, 2 des 10 anémones de mer accueillent exclusivement Amphiprion clarkii comme poisson-clown : Cryptodendrum adhaesivum et Heteractis malu.

Les 10 espèces d'anémones de mer à poissons-clowns sont regroupées en 3 familles de l'infra-ordre des Thenaria : les Actiniidae, les Stichodactylidae et les Thalassianthidae. Le genre Radianthus, initialement placé dans la famille des Stichodactylidae, a été revu puis a disparu de la liste des taxons valides.

Certaines anémones de mer d'eau profonde, pourtant étonnantes comme Halcurias carlgreni, ne sont pas compatibles avec une maintenance classique en aquarium marin. Certaines anémones encroûtantes comme Protopalythoa vestitus sont des indésirables et il faut éviter leur introduction.

Quelles sont les anémones de mer pour poissons-clowns les plus faciles ?

Le tableau croisé sur la la symbiose des poissons-clowns avec des anémones de mer résume les associations naturelles entre chaque espèce de poisson clown et d'anémone de mer.

Il n'y a pas d'anémone de mer à poissons-clowns vraiment facile, ce sont des animaux complexes et fragiles dont la difficulté globale de maintenance peut se comparer à celle des coraux durs ! Mais certaines anémones de mer sont moins difficiles à conserver que d'autres, et en particulier les espèces en provenance de la zone Pacifique.

Bien entendu, les débutants en aquariophilie marine devraient préférentiellement se cantonner aux 2 espèces généralement admises comme les moins délicates, ou les plus tolérantes et avec la meilleure résistance aux erreurs...

Le classement suivant permet d'apprécier rapidement la difficulté de chacune des espèces (une échelle de 1 à 3 indique l'ordre) :

  1. Assez facile (1/3) : Entacmaea quadricolor, Stichodactyla haddoni
  2. Difficile (2/3) : Cryptodendrum adhaesivum, Heteractis aurora, Heteractis crispa, Heteractis malu, Macrodactyla doreensis
  3. Très difficile (3/3) : Heteractis magnifica, Stichodactyla gigantea, Stichodactyla mertensii

À noter : si Macrodactyla doreensis est correctement éclairée, elle passe dans la catégorie "assez facile" pour sa maintenance. Mais, globalement, les anémones de mer vivant sur/dans le sable sont les plus ardues à maintenir en raison de la qualité de l'éclairage et de l'oxygénation optimale du fond de l'aquarium qu'elles requièrent.

Tableau croisé résumant les associations naturelles compatibles entre anémones de mer et poissons-clowns :
Tableau des anémones de mer compatibles avec les poissons-clowns
Une anémone de mer est dite compatible avec un poisson-clown lorsque son association symbiotique existe dans la nature.

L'association symbiotique d'Amphiprion thiellei n'est pas bien déterminée (probablement avec Heteractis crispa) en raison de l'extrême rareté et petitesse (6,5 cm) de ce poisson-clown découvert récemment. Les compatibilités entre poissons-clowns et anémones de mer incluent les tous derniers éléments de connaissance en 2016.

Les conditions de maintenance des grandes anémones de mer en aquarium

Chaque espèce de grande anémone de mer naturellement compatible avec des poissons-clowns demande des paramètres physico-chimiques spécifiques ! L'élevage d'une anémone impose des règles parfois difficiles à reproduire en captivité sur une durée longue.

Quelles sont les qualités d'eau pour une bonne maintenance des anémones de mer ?

Les anémones ont besoin d'une eau de qualité "récifale", c'est-à-dire proche du mieux possible. Elle doit être riche en oxygène dissous car les anémones ne vivent pas trop en profondeur dans les océans, mais plutôt dans les couches d'eau superficielles.

En conséquence directe, le brassage de surface devra être particulièrement soigné et elles se fixeront elles-mêmes aux endroits les mieux oxygénés : cela explique parfois le dépérissement de certaines anémones de mer dans des bacs insuffisamment oxygénés ! Afin de leur apporter cet oxygène vital, il convient aussi de bien brasser le fond de l'aquarium avec les espèces d'anémones qui vivent dans le sable.

D'ailleurs, lors des périodes chaudes telles que l'été, il est judicieux d'augmenter le débit de brassage afin d'améliorer l'injection d'oxygène dans l'eau. Il faut noter qu'Heteractis magnifica est une anémone particulièrement délicate sur ce point.

Le chimisme de l'eau doit être stable pour espérer maintenir des anémones à clowns avec succès sur le long terme ! Cela signifie que l'aquarium accueillant les anémones doit être en eau depuis plusieurs mois (!) pour que l'azote sous forme de nitrates soit à une concentration minimum, afin d'avoir un cycle de l'azote parfaitement maîtrisé et équilibré.

Enfin, la préparation de l'eau reconstituée avec des sels synthétiques est réalisée avec de l'eau osmosée et/ou décationisée afin d'éviter l'introduction d'éléments indésirables (nitrates, phosphates, métaux lourds, agents pathogènes, etc.).

La remise à niveau suite à un changement d'eau partiel doit être fait lentement (goutte à goutte par exemple) pour ôter tout pic ponctuel dans un élément de l'eau qui deviendrait potentiellement préjudiciable à un animal sensible comme une anémone de mer et aux algues telles que Caulerpa racemosa également.

Une assimilation lente et patiente fait partie des secrets de la réussite et il est souhaitable de renouveler l'eau 4 fois par mois par petites doses qu'en un unique gros changement d'eau.

Quels sont les paramètres d'eau de mer utiles aux anémones de mer ?

En général, on considère que l'aquarium accueillant des anémones devrait pouvoir convenir à la maintenance de coraux durs de type SPS à petits polypes. Les conditions de maintenance sont donc similaires à tout aquarium récifal et, tout d'abord, une température comprise entre 24 et 26 °C car au delà de 26 °C, le taux d'oxygène dissous diminue dramatiquement vite et l'activité des zooxanthelles productrices d'énergie n'est plus dans son optimum.

Le pH est classiquement compris entre 7,8 au plus bas le matin jusqu'à 8,4 au plus haut le soir. Idéalement, un pH constant (entre 8,1 et 8,4) est le meilleur. La densité doit être maintenue au delà de 1022 et jusqu'à 1026, soit une salinité aux environs de 34–35‰. Les espèces de Mer Rouge accepteront une salinité légèrement plus élevée tandis qu'une salinité trop faible peut causer des dommages par des phénomènes osmotiques issus de problèmes d'osmorégulation.

Évidemment, des paramètres comme la concentration en ions ammonium et le taux de nitrite doivent être strictement égaux à zéro. Les nitrates doivent se situer au plus proche du zéro sans excéder 10 mg/l. Les anémones sont des animaux difficiles, rappelons-le.

Finalement, même si les anémones ne fabriquent pas de squelette calcaire (leur corps souple en témoigne) comme les coraux durs, les taux de calcium et magnésium (pour ne citer que ces 2 principaux) doivent se situer dans les mêmes valeurs que dans un aquarium récifal, avec un taux de Calcium compris entre 380 et 420 mg/l (et toujours au delà de 320 mg/l, mais jamais supérieur à 460 mg/l) et un taux de Mg proche de 1 250 mg/l. Des paramètres ioniques mal maîtrisés (Calcium en deçà de 320 mg/l par exemple) aboutiront à un unique résultat : le dépérissement de l'anémone.

Comment éclairer et quelles conditions d'éclairage pour les anémones de mer ?

Il est parfois important de connaître l'origine géographique de l'anémone acquise. En effet, toutes les anémones en provenance de l'Océan Pacifique vivent dans les couches superficielles, peu profondes, d'eau. Dès lors, un éclairage puissant devient obligatoire.

Les variétés de couleur plus sombre de l'Océan Indien et de Mer Rouge sont moins difficiles à contenter car ces anémones proviennent de profondeurs avoisinant la quinzaine de mètres.

Mais, dans tous les cas, les anémones, qui sont des invertébrés utilisant la photosynthèse pour disposer d'énergie, ont de gros besoins en lumière et l'utilisation de lampes HQI ou LED associées à un réflecteur de qualité est presque une obligation pour espérer tenir ces animaux durant de longues périodes. Les anémones vivant dans le sable sont particulièrement sensibles à ce paramètre car le flux lumineux diminue vite dans l'eau : de l'ordre de 5 à 8 % par tranche de 10 cm d'épaisseur de couche d'eau.

Ce n'est pas tant le volume de l'aquarium qui importe mais bien l'épaisseur (hauteur) de la couche d'eau que les rayons ont à traverser pour atteindre et alimenter les algues symbiotiques, les zooxanthelles. Ainsi, des puissances de 150 watts conviendront convenablement à des aquariums avec moins de 40 cm d'eau, 250 watts pour des bacs allant jusqu'à 55 cm de hauteur d'eau tandis qu'une ampoule HQI de 400 watts traversera valablement des couches plus épaisses (jusqu'à 70 cm et plus).

Les éclairages d'aquariums récifaux avec des LED sont plus délicats que les HQI à concevoir. Pour mémoire et encore une fois, une anémone est aussi exigeante que des coraux durs.

Il faut, malgré tout, relativiser l'importance de la lumière en fonction des espèces. Ainsi, les anémones de sable sont plus difficiles à satisfaire en raison de leur position profonde.

Les anémones qui s'ancrent sur une pierre vivante ont la faculté d'évoluer en hauteur sur le décor rocheux : elles trouvent ainsi d'elles-mêmes la solution lumineuse qui leur convient le plus (en combinaison avec le brassage). Il n'est pas illusoire d'éclairer certaines anémones avec des tubes fluorescents à haut rendement tels que des T5.

Ceci est notamment vrai avec Entacmaea quadricolor qui demande bien moins d'intensité lumineuse que ses congénères. Stichodactyla haddoni, bien qu'appartenant au groupe des anémones vivant dans le sable, est également moins gourmande en lumière. Ces deux anémones sont manifestement les plus indulgentes sur ce chapitre !

Vérifiez les nécessités de chacune en éclairement dans la description des espèces.

Quel type et force de brassage pour quelle anémone de mer ?

La qualité du brassage et la force du flux diffèrent en fonction des espèces; difficile d'admettre une règle générale, bien qu'elles nécessitent toutes une excellente oxygénation de l'eau. Cela implique un brassage vigoureux en surface afin de favoriser au maximum les échanges gazeux air/eau de l'aquarium.

Les anémones vivent sur les pentes externes des récifs ou encore sur les platiers, elles sont donc naturellement dans des zones suroxygénées à 110 %. À l'inverse, le taux de CO2 est minimum.

Une difficulté supplémentaire réside avec les anémones vivant dans le sable : certaines aiment un brassage fort pour "respirer" et il est difficile de leur offrir cette condition sans faire "voler" le sable dans l'eau. Seul un savant dosage et l'expérience détermineront un emplacement très favorable pour l'anémone.

En plus, les anémones de sable ne se déplacent que dans un seul plan, la surface du sable, au contraire des anémones "tous terrains" qui peuvent se déplacer en hauteur dans le décor pour trouver une position optimale.

Les anémones filtrent l'eau pour s'alimenter et utilisent les flux en mouvement autour d'elles afin que les tentacules captent de la nourriture et l'apporte jusqu'à l'orifice buccal. Le rôle du brassage est primordial dans un succès de maintenance et élevage à longue échéance.

De toute façon, l'anémone de mer choisira son propre emplacement : inutile d'espérer lui imposer un endroit précis... et elle se déplacera tant qu'elle n'aura pas situé le meilleur lieu. Si les conditions de brassage sont modifiées (une pompe qui s'encrasse et dispose d'un rendement moindre peut suffire), l'anémone est amenée à se déplacer à nouveau ! Heteractis magnifica est la championne sur ce chapitre.

Quel volume d'aquarium est conseillé ?

Plus l'aquarium est volumineux, plus les paramètres d'eau restent stables dans de bonnes conditions d'entretien courant. C'est la première règle ! Cela facilite et améliore nettement les chances de maintien au long court. Il est également inutile de tenter d'introduire une anémone de 50 cm de diamètre dans un aquarium de 30 cm de large ! En résumé, n'achetez pas une anémone qui peut potentiellement grandir, dépasser et... déborder de l'aquarium, et une anémone en forme dans un excellent environnement grandit très très vite !

Les volumes indiqués dans le descriptif des espèces sont des volumes minimaux ne prenant en compte que la taille de l'anémone et en dessous desquels il ne faudrait pas descendre. Ainsi, il est envisageable de maintenir une anémone dans des nanos-récifs sans trop de soucis si on respecte les optimums de la maintenance "récifale", et une cuve d'une centaine de litres (mais assez large) acceptera déjà bon nombre d'espèces d'anémones à clowns.

À l'opposé, tenter de maintenir une Heteractis magnifica ou une Stichodactyla mertensii dans un bac non spécifiquement aménagé et un gros système complet dédié à leur maintenance propre est une aberration, et ce serait condamner l'animal dès le départ.

Quels équipements et matériels favorisent la vie des anémones de mer ?

En ce qui concerne le matériel, il faut, dans tous les cas de figure, faire attention à l'emplacement des pompes de brassage et il est régulièrement utile de modifier le système d'aspiration d'eau. En effet, surtout au début de son introduction, une anémone part en "balade" dans tout l'aquarium à la recherche de "sa" position idéale. Il est fréquent qu'une anémone ait tendance à être attirée comme un aimant (!) par les pompes de brassages en raison des mouvements d'eau à l'entrée de la pompe.

Les anémones "escaladent" les vitres sans problème grâce à leur pied préhensile et, à force de graviter autour de la pompe, elles finissent par se faire aspirer et... hachées menues par les pales du rotor de la pompe !!! Ce genre d'incident est tellement courant que cela en devient navrant.

Enfin, ne pensez pas qu'une anémone de sable soit à l'abri de ce type d'accident car les pompes se décrochent parfois de leur support et tombent à même le substrat : l'anémone de sable aura vite fait de profiter de votre absence pour chercher un autre endroit dans l'aquarium en raison des modifications induites aux flux du brassage.

En conséquence, protégez l'aspiration de vos pompes de brassages dès qu'elles se situent à l'intérieur du bac.

Si vous ne disposez pas de surverse (système de débordement), protégez l'accès au combiné chauffant ! Une anémone peut parfaitement s'installer sur ce combiné alors qu'il est hors-fonction, mais sa mise en route sera éminemment dangereuse, tant pour l'animal que pour le combiné lui-même !

Au contraire, si vous disposez d'un système de débordement, pour alimenter une cuve annexe de décantation par exemple, pensez à protéger l'orifice d'alimentation en eau par un maillage (cage en grillage plastique) afin d'éviter l'obstruction potentielle du trou par l'anémone !!! Imaginez la catastrophe qui subviendrait dans le cas où...

Puis-je maintenir différentes espèces d'anémones dans le même aquarium ?

Le débat reste encore et toujours ouvert sur ce sujet... Plusieurs aquariophiles ont rapporté des problèmes en tentant de maintenir des anémones d'espèces différentes dans des petits aquariums. Pour le moins, il semble qu'une compétition chimique éclate entre les anémones, même dans des aquariums de taille moins modeste.

Dans tous les cas, des confrontations "physiques" sont inévitables lorsque les anémones se déplacent; le combat qui s'en suit est rarement fatal à l'une des protagonistes, mais des traces de contacts cuisants, sortes de brûlures, résultent inexorablement d'un tel face à face. Toutefois, quelques cas relatent l'absorption, l'ingestion complète d'une anémone par une autre !

C'est souvent une conséquence d'un système trop petit (aucune des anémones ne peut trouver sa place sans se "débarrasser" de l'autre).

Si vous souhaitez absolument maintenir plusieurs espèces d'anémones dans le même aquarium, prémunissez-vous par avance contre les effets de ces affrontements. L'idéal consiste à disposer d'une cuve supplémentaire, ou de toute autre solution de repli, pour ôter l'anémone apparaissant la plus stressée.

Préparez-vous à être confronté à ces problèmes de guerre et restez vigilants durant plusieurs semaines ! En optant pour cette délicate maintenance, choisissez préférentiellement des espèces ne nécessitant pas les mêmes conditions de vie : une anémone qui vit dans le sable et une anémone qui vit sur le haut du décor près de la surface auront moins de possibilités de se croiser.

En revanche, deux anémones préférant le même substrat pour s'implanter auront toutes les (mal)chances de se combattre.

Notez qu'il est facile de maintenir plusieurs individus d'une espèce d'anémone identique dans un unique aquarium, et cela, même si les anémones ont des patrons de couleurs différentes ou proviennent de régions océaniques variées. Dans la nature, certaines espèces vivent en grandes colonies de plusieurs dizaines d'individus sans soucis.

Dois-je éviter certains animaux (prédateurs) en présence d'anémones à clowns ?

La réponse est clairement oui. En fait, il faut bien prendre conscience de 2 critères lorsqu'on planifie l'introduction d'une anémone dans un aquarium marin : l'anémone de mer est prédatrice, mais a contrario, elle a aussi des prédateurs ! C'est une nouvelle fois l'équivalent de la maxime : manger ou se faire manger...

Les prédateurs d'anémones sont nombreux et variés : certains nudibranches, quelques variétés de vers de feu, mais surtout les poissons-papillons, les gros poissons-anges ou encore les gros poissons-ballons/poissons-globes pour ne citer qu'eux. Et quand bien même l'anémone abrite des clowns protecteurs, cela n'est pas suffisant pour arrêter un Arothron meleagris de 40 cm !

D'ailleurs, il n'est malheureusement pas exclu de voir les clowns périr à trop vouloir protéger leur hôte. En revanche, certains poissons comme Acreichthys tomentosus connus pour dévorer des petites anémones telles les Aiptasia spp., Anemonia majano et autres Zoanthus, laissent tranquilles ces anémones de mer trop grosses.

Les anémones ont un revers : ce sont de grandes prédatrices, et pas seulement de zooplancton... En effet, cela inclut de nombreuses espèces de poissons inféodés au substrat tels les poissons-faucons, éperviers, dragonnets, blennies, gobies ou encore les poissons à la nage lente comme les Syngnathidae (les hippocampes par exemple). Stichodactyla haddoni est spécialement connue pour sa gloutonnerie et ingurgite tout ce qui arrive à son orifice buccal, incluant crabes, crevettes, escargots, etc., sans distinction, ce qui dicte une règle générale : "si une anémone de mer peut manger quelque chose, elle le fera probablement un jour ou l'autre" !

Comment espérer que mon anémone ne bouge pas dans l'aquarium ?

Les anémones appartiennent à la même sous-classe des zoanthaires que les coraux durs. Normalement, ce sont des animaux plutôt fixes, sessiles, et une anémone change d'emplacement quand cela devient une nécessité de survie ! Elle ne bougera que si elle a une raison de le faire. Habituellement, une anémone bien positionnée dans un aquarium, disposant de conditions optimales de maintenance ne bouge pas durant des années.

Cet indicateur dans le temps est une preuve de bonne santé de l'anémone. Inversement, si l'anémone se met à se déplacer (sauf au cours de la période suivant l'introduction), inquiétez-vous de modifications intervenues dans divers paramètres de maintenance : c'est le témoignage d'un dérèglement.

La bonne manière de procéder est de choisir une anémone en fonction de ce qu'on peut lui offrir comme site de maintenance et l'adapter, à l'avance, le site et l'endroit dans l'aquarium semblant le plus approprié. Cette recherche préalable à l'achat de l'inter-opérabilité entre l'aquarium et l'anémone sélectionnée sera le meilleur gage de réussite et d'espoir d'une anémone qui ne bouge pas.

Il faut également tenir compte du fait qu'une anémone grossit, grandit, s'étend : ce qui était agréable pour elle lorsqu'elle ne dépassait pas 15 cm ne le sera plus nécessairement quand elle fera 30 cm. Il faut savoir anticiper ce phénomène inéluctable ! Par ailleurs, au cours de son existence, une anémone a tantôt des phases de rétractations et de contractions, tantôt des phases d'épanouissement et d'expansion.

Ces cycles répétitifs ne sont pas contrôlables, et une anémone va donc alternativement s'étaler allégrement puis se recroqueviller sur elle-même. C'est un moyen d'adapter ses propres paramètres chimiques internes à l'environnement extérieur et de pratiquer un auto-nettoyage de son système car elle en profite pour se débarrasser d'impuretés. Certaines anémones vont même aller jusqu'à pratiquer ces contractions/expansions tous les jours et ce n'est pourtant pas un signe de contrariété ou de mauvaise santé : cela dépend des individus.

Malgré tout, la majorité des anémones vont rester gonflées tout le temps de la durée d'éclairage afin de profiter de cette énergie solaire. Une anémone qui resterait contractée assez longtemps après l'allumage de l'éclairage va probablement ne pas tarder à se déplacer et aller à la recherche d'un site plus favorable. Penser alors à vérifier l'usure des lampes ou à nettoyer les réflecteurs par exemple...

Globalement et pour résumer, une anémone qui se sent bien, là où elle est, ne bougera pas. Il convient alors de toujours faire en sorte de ne pas modifier les conditions de maintenance.

Comment forcer mon anémone à rester là où elle est ?

Peu de solutions, mais en relisant les paragraphes précédents, ce sont surtout les facteurs environnementaux qui ont un impact sur l'immobilité ou non d'une anémone. Vous devez surveiller les paramètres les plus courants et les maintenir à leur meilleur niveau :

  • La qualité de l'eau (équivalente à un aquarium récifal !)
  • L'éclairage (spectre constant dans le temps, intensité lumineuse suffisamment puissante.)
  • Le brassage de l'eau (suffisant mais pas trop en fonction des espèces - il est souvent trop faible !)
  • Le site d'accueil (couche de sable en épaisseur conséquente, roches vivantes adaptées et stables.)

Il est juste nécessaire de procurer le meilleur environnement et le plus adapté possible à l'espèce précise de votre anémone : elle ne bougera plus de son lieu favori si tous ces facteurs restent constants dans le temps.

Quelle grande anémone de mer en aquarium récifal ?

Il ne faut surtout pas mettre n'importe quelle grande anémone de mer en aquarium récifal, les coraux durs surtout, mais aussi certains coraux mous dans une moindre mesure pourraient en souffrir. Il faut se rappeler que l'anémone de mer agit comme une ortie et peut tuer la plupart des autres coraux !

Quel type d'anémone dois-je acheter ? Le choix.

C'est un débat douloureux qui doit tenir compte de vos envies et des besoins à satisfaire pour le bien-être de l'anémone. En premier lieu, tenez compte de la difficulté de maintenance de l'espèce la plus captivante à vos yeux en fonction de votre niveau et votre expérience aquariophile en maintien d'invertébrés.

Ensuite, en fonction des moyens mis en oeuvre et de quelques paramètres techniques, le nombre de candidates potentielles sur votre liste va rapidement diminuer. Les renseignements pour faire un choix judicieux se retrouvent un peu partout dans toutes les questions/réponses de cette "FAQ".

Enfin, vous restez le seul à décider et à savoir si vous préférez une anémone de taille géante (nécessitant un aquarium aussi grand qu'un Red Sea Max 250) ou pas, une anémone de mer qui vit dans le sable ou sur les roches, etc... Ces critères subjectifs vous appartiennent pour faire de votre projet un vrai plaisir, mais en ayant toujours conscience des limites évoquées tout au long de ce document.

Faites toujours attention aux phénomènes de dessèchement lorsque vous manipulez un invertébré !!!

Quelle anémone de mer peut convenir à mon aquarium récifal ?

Si vous vous posez cette question, vous avez déjà presque gagné la partie. En effet, en fonction des critères de maintenance décrits auparavant, le choix dans les espèces d'une anémone particulière se restreint en fonction du volume de l'aquarium, de la puissance lumineuse en présence, d'un aquarium avec ou sans sable (inutile de tenter le maintien d'une anémone de sable sans sable...), de votre expérience en aquariophilie (quelqu'un d'aguerri pourra espérer acclimater une espèce réputée difficile).

Finalement, le respect des associations naturelles, de l'appariement anémones de mer/poissons-clowns va inciter, voir imposer le choix final. En dernier lieu, certaines anémones sont peu disponibles à la vente : méfiez-vous ! Ne courrez pas après l'espèce rare et introuvable.

Le projet devrait être bâti autour des besoins de l'anémone et de l'espèce de poisson-clown désirée. Ainsi, un aquarium à population endémique de Mer Rouge se concentrera sur la symbiose Entacmaea quadricolor et un couple d'Amphiprion bicinctus, tandis qu'un endémisme plus compliqué et nécessitant plus de moyens issu des Îles Maldives associera Heteractis magnifica et un groupe de plusieurs Amphiprion nigripes.

Si vous n'êtes pas expert et n'avez pas déjà une expérience de la maintenance et élevage d'anémone à poissons-clowns, au minimum, évitez les 3 espèces réputées extrêmement difficiles : Heteractis magnifica, Stichodactyla gigantea, Stichodactyla mertensii. En effet, ces anémones nécessitent des conditions spécifiques en raison de leur mode de vie ou de leur taille et requièrent du matériel spécialisé, uniquement destiné à leur maintenance.

En plus, mais cela doit paraître une évidence, évitez d'acheter une anémone malade, blessée ou ne vous plaisant pas chez votre revendeur aquariophile.

Comment sélectionner une grande anémone à clowns en magasin aquariophile ?

Il est réel qu'une anémone en mauvais état dès le départ ne favorisera pas votre réussite de maintenance, et un animal en bonne santé à l'achat reste une clé primordiale et essentielle pour bien débuter. Malheureusement, et même si cela s'améliore au fur et à mesure des années, les anémones sont souvent importées via de pauvres conditions de transport et les dommages de l'animal dus au stress sont à prendre en compte. Cela favorise spécialement les attaques et infections bactériennes.

Les importateurs, grossistes et revendeurs de qualité admettent et considèrent que des bacs spécifiquement prévus, voir dédiés à la maintenance des anémones, sont utiles et augmentent le taux de survie de ces animaux.

Plusieurs critères permettent de sélectionner correctement, et au mieux, votre anémone de mer : l'apparence générale, la couleur du morphotype, l'état de l'orifice buccal et du "pied" de l'anémone et, enfin, la vérification que l'anémone mange.

À quoi ressemble une anémone en bonne santé ?

Tout d'abord, l'apparence générale doit inspirer confiance et une anémone en bonne santé doit sembler gonflée, ferme et ouverte vers l'extérieur. Elle ne doit pas paraître riquiqui, toute rétrécie, rachitique ou encore sembler vouloir se cacher totalement dans un trou. Si, instinctivement, l'anémone souhaitée ne vous enthousiasme pas, revenez quelques jours plus tard constater si elle a repris du poil de la bête.

N'achetez pas un animal apparemment maladif en présumant pouvoir améliorer son état et faire mieux chez vous. Laissez ces tentatives à quelques aquariophiles très expérimentés car un invertébré est plus difficile à soigner qu'un poisson.

En plus de l'aspect général, la couleur de l'anémone est un critère déterminant. Renseignez-vous préalablement sur la coloration naturelle et normale de l'espèce qui vous intéresse, laissez de coté les anémones aux couleurs trop pâles, trop fades et préférez celles avec des couleurs bien vives et inspectez l'anémone à la recherche de blessures.

Les anémones à clowns sont des animaux photosynthétiques, et une anémone d'aspect trop clair doit paraître suspecte avec une possible perte d'une partie des zooxanthelles, les algues symbiotiques, et ce blanchiment, comme pour les coraux, est fatal à moyen terme. Si cela s'avère être le cas, les tentacules prennent un aspect transparent.

C'est généralement la conséquence d'un mauvais traitement subi par l'anémone : stress suite à un transport trop long, un maintien en aquarium avec insuffisamment de lumière, etc. (les causes sont variées). À noter qu'il est possible de redonner un état vigoureux à l'anémone, mais cela requiert beaucoup de soins sur plusieurs semaines (3 mois au moins).

Hormis une coloration naturelle de bon aloi, il faut inspecter le "physique" de l'anémone de mer, en commençant par la bouche qui doit être étroitement et hermétiquement fermée. Elle ne doit pas sembler béante et grande ouverte; en effet, habituellement, c'est un signe de stress, de mauvaise santé, ou même les deux...

Bien sûr, rien ne doit sembler suinter ou sortir de la bouche. D'ailleurs celle-ci ne doit pas donner l'impression d'avoir le dedans dehors. Après la bouche en haut, le "pied" (la base de l'anémone) ne doit pas présenter le moindre signe de blessure et apparaître tout à fait intact. En toute logique, le pied doit être "scotché" à un élément du décor (ou dans le sable pour les espèces vivant dans le sable).

N'oubliez jamais que la plus petite lacération du pied peut condamner l'anémone; aussi, lors de l'achat, si elle est fixée à une pierre, achetez la pierre avec : cela évite la possibilité d'endommager l'anémone au cours d'un décrochage. Si l'anémone est fixée à une vitre (cas fréquent), le commerçant saura facilement l'enlever sans risque de lésion (après tout, c'est son métier).

Vérifiez aussi et surtout si l'anémone mange ! N'hésitez pas à demander au commerçant de la nourrir devant vous, et dans le cas où celle-ci aurait reçu sa ration, revenez le lendemain. Ensuite, c'est aussi une question de confiance et de bonnes relations avec votre revendeur. Mais la réponse de l'anémone au nourrissage est un symbole visuel de sa forme : si les aliments présentés "collent" facilement à ses tentacules, c'est signe de bonne santé, mais à l'opposé, l'absence de capture des proies est alarmant.

L'anémone doit rigoureusement agripper, saisir les aliments puis les amener à sa bouche. À ce moment, la bouche enfle, se gonfle et doit littéralement engouffrer la nourriture. Si l'anémone ne mange pas dans le magasin, il y a fort à parier et craindre qu'elle ne mangera pas plus/mieux dans votre propre aquarium...

Comment nourrir une anémone en aquarium ?

En raison de la présence de zooxanthelles dans leurs tissus, les anémones de mer utilisent la lumière pour la photosynthèse, comme avec la plupart des coraux. Toutefois, les anémones sont des animaux capables de capturer des proies à l'aide de leurs tentacules, puis de les amener à leur bouche pour les ingérer et les digérer.

Selon la taille de l'anémone, cette alimentation se compose de phytoplancton et de zooplancton. Avec les grandes anémones de mer à poissons-clowns, cette nourriture particulaire peut être de grande dimension (mésoplancton ou macroplancton) : distribuez volontairement des artémias, des mysis, des krills, des morceaux de moule ou de chair de crevette, des huîtres hachées, etc.

Les anémones coloniales, ou les zoanthaires

Si les grandes anémones de mer vivant en solitaire de l'ordre des actiniaires sont sans structure sociale, les anémones de mer de l'ordre des zoanthaires vivent en colonies et les polypes ne sauraient vivre seuls !

Les anémones coloniales et sociales vivent exclusivement en groupe dense :
Une anémone de mer coloniale, un zoanthaire
L'espèce Zoanthus sociatus est une anémone coloniale, et même sociale selon son épithète. Elle vit en société de plusieurs dizaines, voir plusieurs centaines, de polypes individuels.

Les animaux commensaux avec les anémones de mer

De nombreuses espèces d'anémones de mer sont habitées par des animaux, en général avec une relation de mutualisme entre l'animal et l'anémone.

On connaît le cas des poissons-clowns, mais il existe aussi d'autres associations : des poissons comme la demoiselle à trois taches, l'Apogon de Kaudern en milieux tropicaux, ou Gobius bucchichi en mer Méditerranée, des crabes comme le crabe porcelaine, des bernard-l'hermite, des crevettes, avec en particulier la crevette sexy.

La respiration des anémones marines : une merveille de contrôle !

L'endosymbiose des zooxanthelles provoque un dégagement de dioxygène gazeux et l'exploitation du gaz carbonique comme source de carbone pour l'anémone de mer : c'est une respiration. Le gaz carbonique CO2 dégagé par la respiration de l'animal n'est, toutefois, pas suffisant pour contribuer intégralement à la photosynthèse des algues intracellulaires.

Le surplus de CO2 utile à l'anémone est prélevé activement par l'actinie à partir des bicarbonates dissous dans l'eau de mer grâce à un mécanisme proche de celui présent dans les reins humains pour reconstituer le pouvoir tampon sanguin. L'anémone de mer a ainsi la capacité de contrôler la fourniture de gaz carbonique à son algue !

La piqûre d'une anémone de mer urticante

Les anémones de mer sont des créatures marines capables de piquer, avec leurs sacs à venin appelés cnidocystes. Habituellement, la peau humaine est suffisamment épaisse pour empêcher les symptômes liés aux piqûres d'anémone de mer, créant juste de légers picotements. Mais certaines victimes pensent avoir été piquées par une méduse, alors qu'elles ont juste été piquées par une anémone de mer. Elles sont qualifiée alors de "fleurs du mal"...

Que ce soit pour soigner les piqûres des méduses ou des anémones de mer, le traitement doit être le même. Rechercher des symptômes d'anaphylaxie, y compris les essoufflements. Si vous pensez à un risque d'anaphylaxie, appelez les secours.

Les anémones de mer dans l'alimentation : une recette

Une recette traditionnelle corse cuisine des anémones de mer, dans les "beignets de Bilorbi". Cette recette d'anémone implique de pêcher des Bilorbis, une assez grande anémone de mer présente en mer Méditerranée. On évitera les anémones trop proches de la surface de l'eau en s'intéressant surtout à celle qui sont plus en profondeur, au-delà de 50 cm dans l'eau. Les anémones pouvant être urticantes, on prendra toute précaution lors de leur manipulation !

Il faut une quinzaine d'anémones vertes par personne, et après avoir les avoir lavées, égouttées dans une passoire, salez et poivrez. Roulez ensuite chaque anémone verte dans une chapelure. Chauffez une poêle à fond, en y mettant de l'huile d'arachide (qui modifie moins la qualité organoleptique de l'anémone que l'huile d'olive), puis insérez l'anémone avec sa chapelure dans cette poêle pour laisser dorer sur toutes les faces. Vos beignets de Bilorbi sont prêts à être consommés.

Informations

En français, anémone de mer est une locution nominale féminine.
Traduction en anglais : sea anemone.

Synonymes, antonymes

2 synonymes (sens proche) de "anémone de mer" :

0 antonyme (sens contraire).

Les mots ou les expressions apparentés à ANÉMONE DE MER sont des termes qui sont directement liés les uns aux autres par leur signification, générale ou spécifique.

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Signification "anemone de mer" publiée le 05/12/2008 (mise à jour le 30/01/2021).